« Quand l’imaginaire devient réel, l’émotion apparaît. »
Lorsque Valérie Messika écrit ces mots, elle ne sait pas encore, qu’en 2015, son rêve va prendre vie sous les toits d’un immeuble parisien en plein cœur de la capitale. L’atelier est pour Valérie Messika une bulle créative où les idées prennent forme, un espace à part où l’inspiration se fait matière. Banc à étirer l’or, forge, outils, toute la technique est là pour faire naître les chefs d’œuvre joailliers qu’elle a imaginé. Chaque année, la Maison donne naissance à des nouveautés de plus en plus audacieuses, qui repoussent à la fois les limites de la techniques joaillière et celle de la mode. Le défi de la Maison de Joaillerie et Haute Joaillerie Messika ? Sublimer l’esprit de la Maison et trouver le juste équilibre entre modernité et tradition joaillère.
Valérie Messika, fondatrice et directrice artistique nous emmènent et nous plonge au cœur du processus créatif de la Maison Messika.
Messika et la France c’est une histoire d’amour qui dure depuis 15 ans : Qu’est-ce qui vous a fait choisir Paris pour installer votre atelier haute joaillerie ? Et pourquoi Paris pour installer votre première boutique également ?
Valérie Messika (VM) : A mes yeux, Paris est la plus belle ville au monde. Elle est un savant mélange d’histoire et de modernité. On retrouve le savoir-faire et l’artisanat français au détour d’une rue, dans l’architecture de certains immeubles, dans les musées, dans les parcs… L’art de vivre Parisien m’inspire beaucoup dans la création de mes bijoux en diamant, c’était donc une évidence pour moi d’y installer notre première boutique ainsi que l’Atelier de Haute Joaillerie, qui me permet d’être au plus proche des artisans dans la réalisation des nouvelles collections.
Pouvez-vous nous expliquer les rôles que vous tenez dans l’aventure Messika ?
VM : J’ai fondé la Maison de Joaillerie Messika en 2005. J’en suis donc la fondatrice mais aussi la directrice artistique. Le processus de création se fait à 4 mains, je partage ce poste avec mon cousin Didier qui, depuis le début, m’accompagne au quotidien dans cette expérience formidable.
Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble ?
VM : Depuis près de 15ans ! Didier est mon véritable alter ego dans la création. Nous sommes sur la même longueur d’onde et nos idées finissent toujours par se rejoindre même si nous ne sommes pas toujours d’accord. Notre complémentarité comme nos différences sont un atout qui permet de donner naissance à de très belles réalisations.
Comment décririez-vous le processus de création que vous avez mis en place ensemble ?
VM : Nous sommes constamment dans l’échange d’idées. Nous pouvons nous envoyer des millions de messages et de photos d’inspiration. Nous passons également beaucoup de temps hors du bureau. Notre imagination est finalement assez spontanée et organique. Le processus n’est jamais totalement abouti tant que nous ne sommes pas pleinement satisfaits.
Où puisez-vous l’inspiration pour vos collections ?
VM : Je m’inspire de la mode, de la Haute Couture, mais avant tout : des femmes d’aujourd’hui. Je trouve mon inspiration dans mon quotidien, à travers les femmes en général mais aussi grâce à l’architecture et l’art. J’ai la chance de beaucoup voyager et de découvrir de nouveaux lieux magnifiques, tous plus inspirants chaque jour. Le style Art Deco m’a toujours beaucoup inspiré pour le graphisme et la géométrie de ses lignes qui apportent un certain dynamisme. Je l’associe avec les tailles brillant et émeraude dans mes créations. On le retrouve d’ailleurs dans plusieurs parures de ma collection de Haute Joaillerie « Messika By Kate Moss ».
Pourriez-vous nous expliquer en quelques mots le processus de création chez Messika ?
VM : Je commence toutes mes créations par une page blanche, à l'opposé des prestigieuses Maisons de la Place Vendôme qui possèdent des siècles de riches archives de styles distincts. Chez Messika, chaque nouvelle collection de Joaillerie ou de Haute Joaillerie est un véritable saut dans le vide, même si j'admets nourrir des obsessions pour certaines techniques de joaillerie. Je commence toujours le processus sans un brief précis. L'aspect le plus difficile est de transcrire mes idées en un dessin. J'ai toujours beaucoup d'idées, mais il est parfois assez difficile d'obtenir le résultat que j'ai imaginé. Au final, et heureusement, on arrive toujours à le rendre possible.
